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#426 | 29 avril
 
 
 
Pétaouchnock(s) : Un atlas infini des fins du monde
 

Un lundisoir avec Riccardo Ciavolella



À rebours des aventuriers pompeux arpentant de supposés déserts naturels, mais aussi du monde ultra quadrillé de la Big Carto, que nous racontent nos imaginaires du bout du monde et du nulle part ?
Les Pétaouchnoks sur lesquels enquête Ricardo Ciavolella sont des vrais lieux, mais flous. Des lieux au nom expressif sur lesquels s’est collé tout un imaginaire de l’ailleurs indéterminé, des noms qui désignent un bout du monde qui riment souvent avec fin du monde.
Si ces fins du monde et milieu du nulle part sont souvent méprisés, s’ils portent la marque du regard colonial ou des différentes dominations spatiales qui les ont érigés en repoussoir, approcher leur réalité permet de décentrer notre regard et d’éclairer par l’envers, le petit enfer métropolitain. Et puisqu’il reste tant de cartes à tracer : Pétaouchnoks de tous les pays, unissez-vous !

 
 
 
 
 
Dans la bande de Gaze
 

Nathalie Quintane



à Manuel Joseph

Dans la bande de Gaze, les routes ne sont pas impraticables et le boulevard qui longe la mer n’est pas défoncé, il longe la mer.

Il y a de l’eau, de l’eau potable, de l’électricité et des toilettes. On va aux toilettes dans la bande de Gaze, elles ne sont pas bondées, il y a des kits d’hygiène et chaque personne a sa propre salle de bains, chaque personne n’est pas traitée comme une ordure.

 
 
 
 
 
L’Enfer libéral
 

« Les génocides ne s’arrêtent que lorsqu’ils sont vaincus »

Ian Alan Paul



Nous traduisons ce lundi un texte de nos camarades d’Ill Will. Depuis les États-Unis où les occupations de campus en soutien à la Palestine se multiplient au même rythme que les arrestations de profs et les évacuations manu militari, Ian Allan Paul replace l’ordre libéral répressif en son lieu propre : dans le brasier, c’est-à-dire en enfer. En filant la métaphore d’une dévastation métaphysiquement sanctifiée de bonne conscience, l’auteur pose quelques évidences, à commencer par la plus grave : qu’un génocide ne s’arrête pas de lui-même.

 
 
 
 
 
Le Perpette Bar : une « expérience ludique et immersive » de la prison
 

(Nouvelles de la petite-bourgoisie qui s’ennuie)



En janvier 2024, au cœur du 2e arrondissement de Paris s’ouvre un nouveau bar « immersif » animé par un petit groupe de comédien.es : le Perpette Bar. Le concept est le suivant : pour une cinquantaine d’euros, vous enfilez un costume de prisonnier et passez 1h30 derrière les barreaux d’une prison « vintage » dans laquelle vous pouvez déguster des cocktails signatures ou des tapas et jouer le rôle d’un.e détenu.e.

 
 
 
 
 
Grenelle sur la violence des mineurs
 

« Macron il est si déconnecté que le service dépannage d’Orange m’a demandé si j’avais essayé de l’éteindre et de le rallumer. »

Zantrop



L’actualité politique de ces dernières semaines, c’est l’anniversaire des 100 premiers jours de Gabriel Attal au poste de 1er ministre. Ça s’arrose !
Pour fêter ça, le Président a décidé de lui offrir un super cadeau : un grenelle sur la violence des mineurs !

 
 
 
 
 
bellum internecinum
 

Colonialisme et terreur
Alain Brossat



Le philosophe Alain Brossat s’apprête à publier Un peuple debout – La Palestine en lutte contre la colonisation israélienne (L’harmattan). Nous en présentons ici quelques « bonnes feuilles » où l’on apprend comment le « terrorisme » est un « vocable pourri » qui sert les fins de l’« opération othering », où la scène primitive de la guerre coloniale reste la Nakba et se fonde sur un « bellum internecinum » (une guerre d’extermination), où l’on déjoue, enfin, certains sophismes pour nous sortir des régimes de terreur.

 
 
 
 
 
Préfet et ministre, supplétifs du fascisme contre l’université
 

« Vous êtes aujourd’hui notre honte, vous êtes notre déshonneur, vous êtes notre indignité. »



Le jeudi 25 janvier 2024, à l’issue d’une manifestation d’environ 500 personnes réunies contre le projet de loi immigration derrière la banderole « loi raciste, riposte antifasciste », une quinzaine de vitrines furent brisées dans Rennes, sans blessés ni arrestations signalés par la presse. Imputant la faute à des « groupes d’activistes » et suggérant l’incompétence des forces de sûreté de l’État, la maire de Rennes provoqua une réaction du préfet de Bretagne publiée dès le lendemain sur le site de Ouest-France. Dans cet entretien filmé, le représentant de l’État utilise à trois reprises, pour qualifier les briseurs de vitrines, le terme de « terroristes ». Un enseignant-chercheur de l’université Rennes 2 revient sur cette séquence et rappelle quelques évidences quant à l’usage des mots.

 
 
 
 
 
Ukraine : rencontre avec le collectif Eco-Platforma
 

Éco-anarchisme, véganisme et critique de la société industrielle en temps de paix et de guerre



L’été dernier, une militante française a pu se rendre à Lviv, à l’est de l’Ukraine, où elle a rencontré deux militant-es du groupe local Eco-Platforma (« l’Eco-Plateforme ») se revendiquant de l’éco-anarchisme. Connu pour avoir organisé de nombreuses actions écologistes avant février 2022, allant des ateliers éducatifs sur la libération animale aux éco-camps pour s’opposer aux projets de construction, ce groupe a mis en pause certaines de ses activités après l’invasion russe pour s’organiser plus efficacement en soutien aux éco-anarchistes au front. La discussion a porté sur le véganisme en temps de paix et en temps de guerre, la critique des technologies et de la société industrielle, les défis particuliers auxquels fait face l’anarchisme vert en Ukraine, l’entraide au sein du mouvement anti-autoritaire et les perspectives pour l’après-guerre. [1]

 
 
 
 
 
Débats au sein du Black Power 
 

Une critique des stratégies séparatistes



À la suite de notre entretien avec Norman Ajari, qui réengageait la tradition radicale noire dans le sens de la souveraineté autonome noire, Florian Gulli nous avait proposé une réponse historico-politique. La voici. Dans les discussions antiracistes, la référence au moment du Black Power (après 1965 aux États-Unis) est centrale. Notamment pour un type de stratégie : le refus des coalitions et la construction d’organisations non-mixtes. Nous voudrions montrer que ces options stratégiques, qui n’étaient pas neuves si l’on pense à la Nation of Islam et à l’Universal Negro Improvement Association, sont loin d’avoir fait consensus parmi les militants.

 
 
 
 
 
 
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